— Silence !
— Les pommes sont vachement bonne les gars !, lança Shin du fond de la salle.
— C’est qui ?, questionna Bob se tenant au mur et reprenant du choc.
— Une corde !, ordonna Théo.
La dame suivit les injonctions ne comprenant pas trop ce qu’il se passait et rapporta le cordage du débarras.
— S’il vous plait, je vous dirai tout mais laissez-moi en vie !, implora l’étranger en larme. Je n’ai rien fait
— J’espère bien que tu vas tout nous dire !
— Tout dépendra de vos réponses, insinua Bob d’une voix grave.
Théo jeta l’homme sur une chaise et s’assit à califourchon sur une autre en face de lui. Il changea presque instantanément d’attitude et regarda, l’air détendu, le vieil homme, au regard perdu :
— Maintenant tu vas répondre à quelques questions et tout va peut-être bien se passer.
— Madame, pourriez-vous nous apporter des bougies ?, demanda Bob
La vieille femme s’exécuta à nouveau en lançant un air circonspect à Genco, assis sur la chaise et tendit deux chandelles blanc ivoire. Bob les empoigna et remercia la dame avant de se diriger vers le prisonnier de Théo :
— Je serais vous…je serais vous, je dirais tout tout de suite parce qu’il est vraiment…mais vraiment pas commode. Surtout quand il est énervé comme ça.
Shin observait toujours la scène avec cet air détendu. Il haussa les épaules et croqua sa pomme avant de se lever et de se poster contre le mur à côté de Théo.
— Oui, mais…si je vous dis quelque chose maintenant…vous savez, les murs ont des oreilles
— Je vous conseille de répondre, lança la mère d’Elizabeth au vieux Genco d’un regard noir. Et, si vous avez peur que l’on vous espionne, pas de problème, je vais fermer les volets. Vous pourrez répondre en toute sécurité.
— Merci madame, remercia Bob, maintenant je vous demanderez de sortir.
— Je vous laisse cinq minutes, répondit sèchement la femme, je vous rappelle que vous êtes chez moi.
— On peut avoir plus de pommes ?, demanda Shin sans retenue.
— Allez vous servir ! De toute façon, j’ai bien compris que vous aviez pris ma demeure pour la vôtre.
— Nous n’en aurons pas pour longtemps, rajouta Théo.
La vieille femme sortit en claquant la porte et les volets se fermèrent les uns après les autres. Théo se retourna alors vers son prisonnier et le dernier volet claqua :
— Écoute Genco…tout va très bien se passer.
À ces mots, une flamme jaillit de l’obscurité et alluma une des deux chandelle qu’avait donnée la mère d’Elizabeth. Le visage de Bob fut éclairé et la bougie offrit une lumière tamisée rendant l’interrogatoire assez cocasse.
— Je ne suis pas sûr…, répondit l’homme.
— C’est très bien de ne pas être sûr, rétorqua Bob d’une voix envoutante.
— Si jamais tu nous donne les informations dont nous avons besoin, tu partiras et tout ira très bien. On n’est pas là pour te torturer. Tu as deux choix, tu peux sortir d’ici vivant ou mort.
— Il n’est pas là pour te torturer, insinua Bob d’une voix douce à l’oreille de Genco avant de passer de l’autre côté de la chaise, moi en revanche, je souhaite à tout prix que tu résiste et que tu ne donnes aucune information. S’il te plait résiste et ne dis rien !, finit-il en éclatant de rire
— De quoi as-tu peur Genco ?, demanda Théo en se ropprochant de l’homme pétrifié sur sa chaise.
— De…de mourir…de souffrir…de perdre la vie dans d’atroces souffrances.
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— Qui te fait peur ?,rassura Théo.
— Je…j’ai le ventre noué…est-ce que…, bégaya Genco en regarda la pomme de Shin qui mordait dedans à pleine dent.
Bob prit une pomme, s’approcha du vieil homme, se baissa à son niveau, le regarda droit dans les yeux et mordit dedans avec un « croc » qui donnait envie. Le paladin, lui, en saisit une autre et la lui tendit :
— Tu as soif ? Tu veux boire quelque chose ?
— Ou…Oui je veux bien oui, répondit-il timidement.
— On va te servir un verre de vin, tu verras après ça ira mieux.
L’homme mangea et bu rapidement comme si cela faisait des jours qu’il n’avait plus mangé. Bob ne lui laissa aucun répit :
— Genco, Genco, Genco…maintenant que tu manges et que tu bois à ta faim, est-ce que tu pourrais nous dire pourquoi tu nous espionnais comme ça ? Genco…
— Genco, surplomba Théo, c’est quoi ton métier ?
— Je suis paysan, je travaille la terre, je suis un honnête travailleur !
— Est-ce que tu as une famille ?, demanda Théo toujours aussi calmement.
— …Non.
— Ah, c’est dommage, répliqua Bob.
— C’est vrai Genco ? Je ne te crois pas…tu as une femme ? Des enfants ? Une ferme qui t’appartient ?
— …Oui…je…je vous sens profondément bon messire.
— Bien sûr que je le suis….Genco…tu vas nous donner les informations et personne ne saura que tu nous les as donnés.
— Oui, les épaules de Genco se détendirent, vous êtes vous-même en quête de vérité ici ? Savoir ce qu’il se passe, le danger dans le royaume ? C’est bien ça ?
— He bien oui, sinon on ne te poserait pas de question Genco, répondit Bob.
— En fait, quand j’étais plus jeune, j’ai été mal traité et maintenant, je suis devenu quelqu’un de pas très fréquentable et j’ai développé une certaine méchanceté et il est évident que si je travaille pour des personnes pas très recommandable, c’est aussi parce que à la base, j’ai vécu un passé terrible…
— C’est passionnant, ignora Théo.
— Moi ça m’intéresse son histoire de passé terrible ! Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est en quoi ton avenir va être terrible !, ricana Bob de plus en plus fort.
— Pour qui tu bosses, lança Shin exaspéré.
— Ah, alors donc vous êtes un groupe d’aventuriers qui prétendent pouvoir résoudre les problèmes ?, demanda le vieux Genco en se redressant dans son siège.
— Oui, dit Théo en fronçant ses sourcils.
— Et vous ne vous êtes pas dit qu’à un moment, vous alliez avoir des problèmes ?, demanda-t-il avec un sourire carnassier.
— Bon, écoutes Genco, ça va être très simple. Ou tu va me répondre à moi, ou tu vas lui répondre à lui, déclara Théo qui perdait patience en désignant Bob.
Le mage alluma la seconde bougie en ricanant et approcha la flamme du visage de Genco :
— Olà, mais vous n’en aurez pas besoin d’allumer ces bougies messire le pyromage. Votre sort est fait.
— D’accord finit de jouer, dit Bob en claquant la chandelle sur la table et en prenant Genco par le col, qui vous a dit que j’étais pyromage ?
Théo se leva et prit une pomme qu’il mangea de suite :
— Mais…qu’est-ce que vous croyez ? Vous êtes vraiment des bleus en fait !, rit Genco. Vous pensez pouvoir résoudre les problèmes ? Vous êtes là où je le voulais !
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— Bob c’est toi ?, demanda Shin.
Le mage n’eut pas le temps de répondre. Une épaisse chaleur se fit ressentir et le bois du plancher et les fenêtres commencèrent à roussir. Le vieil homme ricana de plus belle et regarda Bob dans les yeux :
— Mais vous croyiez quoi ? Vous êtes exactement là où je voulais !
Le mage se mit à rire aussi fort que Genco avant de lui aussi le regarder droit dans les yeux et de l’immoler sur place dans un tourbillon de flammes. Cette action ne l’empêcha même pas de rire et il se mit à courir à travers la maison avant de s’écrouler, mort, la chair noircie.
Les aventuriers sont coincés dans la maison. Les fenêtres sont protégées par des volets et l’entrée principale semble avoir été vérouillée de l’extérieur. Ils ont été piégé. Ils sont dans une impasse.
Dans l’atelier, de l’autre côté de la grande cour, Grunlek était toujours affairé avec Hans sur son filtre qu’il était sur le point de terminer. Soudain, une odeur acre lui mordit les narines ainsi qu'au jeune homme et à la tante de ce dernier :
— C’est quand même étrange cette odeur…, exprima la jeune femme.
— À mon avis, dit le nain en se retournant, ça sent le roussi.
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Grunlek voyait de grands panaches de fumée émaner de la maison qui s’embrasait un peu plus chaque seconde :
— Restez là je vais aller voir, dit le nain en s’avançant vers la maison.
Ce qu’il aperçut en arrivant à proximité de la chaumière l’étonna encore plus. Quatre homme armés entouraient la maison et scrutaient l’intérieur. Lorsque la semelle de Grunlek émit un « crac » sur une brindille, un des hommes, habillé en noir, se retourna, la main sur la garde de sa rapière et s’avança prudemment vers le nain :
— Théo ! Shin ! Bob ! Vous êtes en vie ? Vous allez bien ?
— La maison est en feu ! Fais quelque chose !, entendit-ll à peine venant de Bob.
— Messieurs vous êtes entre moi et mes amis, j’espère que vous êtes là pour aider mais si ce n’est pas le cas, on va avoir un problème.
— Ah, je n’irai pas jusqu’à vou appeler monsieur. Vous n’êtes qu’un demi homme après tout. Donc demi-homme, je suis peut-être entre vos amis et vous mais en attendant, nous sommes en surnombre. Vous êtes à peine la moitié de l’un d’entre nous. Qu’est-ce que vous voulez faire…franchement. Moi, ce que je vous suggère semi-homme, c’est de prendre vos jambes à votre coup et de partir ! Peut-êtte, éventuellement, nous vous laisserons crier comme une fillette dans votre fuite…à moins que vous ne désiriez mourir maintenant ?
— Écoutez, j’ai un gros problème depuis que je suis tout petit, même si depuis je n’ai pas beaucoup grandi, c’est que je ne fais pas ce que l’on me dit. Donc je vous invite vraiment à bouger parce que là, je suis peut-être tout seul, mais dés que mes amis vont sortir, vous allez voir, ça va mal se passer.
— Encore faut-il qu’ils sortent…Fuyez et peut-être que je vous laisserai la vie sauve !
~ Épisode suivant ~
Lien vers l'épisode correspondant: AVENTURES #14
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