Á l’arrivée de Théo sur les lieux, Bob souffla, d’une frappe chirurgicale, la créature qui était sur le point de mordre Shin. L’embuscade des araignées avait enfin été endiguée.
Le paladin sauta de sa monture pour arriver près de Grunlek qui ne contrôlait absolument plus son bras. L’inquisiteur sortit sont épée au clair, de gros nuages noirs se reformant au-dessus de lui :
— Tu sais réparer ton bras ?
— Oui ! Oui je sais le réparer, j’ai juste besoin d’aide.
Théo soupira et vint se poster devant Grunlek en le fixant droit dans les yeux :
— Grunlek, calme-toi. Grunlek, calme-toi !, lui disait-il d’un air crispé.
— Qu’est-ce que tu fais là ?, demanda le nain circonspect.
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— Oui c’est terminé, occupons-nous des autres.
La louve regardait le nain un peu en retrait. Voyant son état stabilisé, elle se rapprocha et passa sa tête contre le bras mécanique qui vint le caresser
Théo revint au centre de la scène et se retourna vers l’araignée géante qu’il avait terrassée quelques minutes plus tôt. Son regard se porta sur les restes du nain dont on ne pouvait plus distinguer maintenant que son équipement, une partie de ses vêtements ainsi qu’un grimoire dépassant de son sac. Cela intrigua le paladin qui s’en empara en prenant garde à l’acide et le ramena vers Bob.
Bob avait accouru après avoir libéré Shin des griffes de l'araignée afin de s’enquérir de son état. Après l’avoir brièvement ausculté et n’avoir découvert aucune marque semblable à celle de Théo, le mage fut interpellé par le paladin qui traînait près de l’araignée géante :
— Bob viens par ici
— Attends, quelques instants.
— Tout de suite.
— …J’arrive, céda Bob.
Le pyromage se dirigea vers l’énorme carcasse et arriva à hauteur de Théo. Celui-ci lui tendit un grimoire :
— Tiens, j’ai trouvé ça dans les affaires du nain, ça pourrait t’intéresser.
— Merci, j’y jetterai un œil sur la route.
— Au fait, maintenant que tu as la génération zéro des horreurs qui peuplent cette forêt, je compte sur toi pour me faire un antidote n’est-ce pas ?, dit-il de toute sa présence.
— Bien entendu, montre-moi d’abord comment a évolué ta blessure et enlève le haut de ta cuirasse.
Théo s’exécuta et tourna le dos à Bob. Le mage observa ses blessures et fut stupéfait de constater la propagation massive des veinules noires qui recouvraient maintenant tout le dos du paladin. Il conclut que ce dernier ne devait plus en avoir que pour quelques heures s’il ne réussissait pas à concocter un remède. Bob avala sa salive :
— Va voir comment se portent les autres et allumez un feu, ça me sera utile, dit-il en s’éloignant vers l’araignée géante, j’ai aussi besoin de toutes les carcasses d’araignées !
Théo ne posa aucune question et transmis ce que le mage lui avait demandé. Shin vint trouver Bob sur la carcasse :
— Je peux faire quelque chose pour t’aider ?
— Si tu pouvais me procurer de quoi extraire les glandes de cette chose, cela m’aiderait grandement et puis, si tu savais prendre celles des plus petites dispersée ça et là…
L’archer partit donc chercher une lame dans les sacs que portait Lumière et lui rapporta avant de lui-même se mettre au travail.
Quelques minutes plus tard, Bob se dirigeait vers le tas de bois qu’avait constitué Grunlek, chargé d’une glande volumineuse verdâtre. Le pyromage pris également quelques ustensiles d’alchimie pour se consacrer à la réalisation d’un antidote pour sauver Théo.
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De son côté, Grunlek l’avait rejoint pour l’assister tandis que Shin inspectait les alentours pour s’assurer de la sécurité des membres de son groupe mais l’éclaireur, devenu quelque peu arachnophobe, vit un courant d’air dans les buissons et s’était enfui en poussant des cris de fillettes. Quelques mètres plus loin, Shin se stoppa et jeta un regard gêné à ses amis, se rendant compte qu’il n’y avait rien.
Deux heures plus tard, alors que le calme était revenu, Bob avait réussi, avec l’aide de Grunlek, à concevoir un anti-venin et un onguent :
— Théo, retire ta cuirasse et viens par ici, lança le mage en terminant sa mixture.
Le paladin approcha et obéit. Le mage lui fit boire la décoction et appliqua la pommade sur l’origine de sa blessure. Aussitôt, les veinules se rétractèrent et la plupart disparurent. Cependant, l’épicentre de la maladie semblait persister :
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— Pouah ! ça a un goût de chiotte !
— Peut-être, mais en attendant tu vas aller beaucoup mieux. Malheureusement, nous n’avons fait que retarder l’inévitable. Tu n’es pas sorti d’affaire mais ça devrait faire effet.
En effet, Théo se sentit revivre et retrouva sa force. Pendant que Bob soignait son compagnon, Grunlek, assis à côté de la louve, feuilletait le grimoire qu’avait trouvé le paladin. Il tournait les pages jusqu’à tomber sur un ensemble de page blanche. L’ouvrage était inachevé. Il pris alors la dernière page complétée et pu lire ceci :
« Moi, Drinn, je peux maintenant affirmer que ces créatures arachnoïdes gigantesques ne trouvent pas leurs origines dans la forêt d’Émeraude mais certainement bien au-delà. Depuis ces quelques jours de traques, j’ai pu observer ces monstres. Ils semblent agir d’une seule voix, comme commandés par une entité encore plus puissante, une sorte de maître. Elle semble toutes se diriger vers la même destination. Ces quelques araignées, aussi nombreuses soient-elles, croisées pour le moment, ne semblent être qu’un avant-goût. Leur nombre augmente de jour en jour, elles sont de plus en plus imposantes. J’ai peur de me tourner vers l’avenir. J’ignore toujours d’où elles viennent et où elles vont mais une chose est sûr, cela ne présage rien de bon. Á l’heure qu’il est, je suis caché, à l’abri de feuillage. Je vois une gigantesque araignée blanche se déplacer à quelques mètres de moi. Elle semble s’être arrêtée et…je pense qu’elle m’a remarquée, par tous les dieux ! Je dois f… »
Ces derniers mots glacèrent le sang de Grunlek qui se retourna vers l’araignée géante, la tête coupée en deux. Sur la page précédente figurait une carte de la région où « la Vieille Tour » était clairement entourée et où une des indications visant à prévenir l’intendant étaient inscrites. Le nain transmis rapidement ce qu’il savait à ses camarades. Ceux-ci se regardèrent et se sentirent investis d’une grande mission.
Pas de répit pour les aventuriers. Les compagnons rassemblèrent leurs affaires, Bob invoqua Brasier, on éteignit le feu, on enfourcha les chevaux et les aventuriers repartirent dans leur périple pour accéder à la Vieille Tour.
~ Épisode suivant ~
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